21 Dans les quartiers mal famés

Lorsque Calaf et le pêcheur descendent de leur barque, ils ont la chance de pouvoir entrer à l’intérieur de l’enceinte de la capitale. Chance que ne partagent pas les plus misérables, le plus souvent, des paysans chassés de leurs terres. Ils vivent dans des cabanes à la merci des brigands et d’éventuels envahisseurs.

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Calaf a peu le temps de profiter des magnifiques lumières de la ville, ce soir-là. Le pêcheur l’entraîne vers les bas-fonds, eux aussi très animés. Y grouillent mendiants, travailleurs de force, pirates, contrebandiers, faussaires et des filles de joie. À l’aisance avec laquelle il se faufile dans les ruelles, Calaf devine que son compagnon se livre à la piraterie lorsque la pêche n’est plus suffisante pour le nourrir.

Ce dernier s’arrête dans l’une des nombreuses tavernes alentours. Il connaît bien le patron et sait que le chargement de Calaf sera plus en sécurité qu’ailleurs.  En effet, le prince se voit proposer de ranger son trésor dans l’une des caves de l’établissement en échange de trois lingots d’argent.

Revenue à la salle commune, il tue le temps sans le pêcheur parti avec l’une des filles de la taverne. Il reste au milieu des fumeurs d’opium de mauvaise qualité, des joueurs invétérés de mah-jong et des spectateurs passionnés des combats de grillons. Certains qui n’ont plus rien à miser, parient leurs vêtements ou même leurs doigts. Ce n’est pas sans dégoût que Calaf remarque un vase rempli d’huile bouillante pour cicatriser les blessures des malheureux qui s’amputent.

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La visite du quartier en image se fait sur Pinterest : pinterest-logo

Sources d’inspiration :

  • Shanghai : opium, jeu, prostitution, Arles, Philippe Picquier, 2002.
  • GERNET Jacques, La vie quotidienne en Chine à la veille de l’invasion mongole 1250-1276, Arles, Philippe Piquier, DL 2007.
  • CALANCA Paola, Piraterie et contrebande au Fujian (XVIIe-début XIXe siècle) : l’administration chinoise et l’illégalité maritime :XVIIe-début XIXe siècle, Paris, Les Indes savantes, 2010.